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En quoi les éco-quartiers sont ils l'avenir des villes en France ?

9 décembre 2013

définition de ville

définition de ville
Une ville est un milieu physique où se concentre une forte population humaine, et dont l'espace est aménagé pour faciliter et concentrer ses activités : habitat, commerce, industrie, éducation, politique, culture, etc. Les principes qui régissent la structure...
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11 avril 2014

Quartier de Vauban

Écoquartier_vauban_freibourg1

Les cinq piliers d'un écoquartier:

Habitations: Construire des logements économes en énergie, en utilisants des energies renouvelables (solaire, éolien, etc).

Déplacement: Circulation douce (marche à pied, vélo, etc) les transports doivent être privilégiés et les voitures garé a l'exterieur de l'écocartier.

Déchets: Réduire les quantités de déchets par le réemploi, le recyclage et la valorisation, apprendre les techniques de compostages

Végétaux: Améliorer les espaces naturels et le patrimoine végétal qui consomme du CO2 (gaz a effet de serre)

Propreté et eau: Améliorer la propreté des lieux de façon permanente et récupérer les eaux de pluie.

10 mars 2014

Les étudiants voyagent à Vauban

Il apparaît donc à l’issue de cette visite que le quartier Vauban est très performant au niveau environnemental, mais beaucoup moins au niveau social. En effet, la construction de bâtiments peu consommateurs d’énergie engagent des coûts supplémentaires importants, supportés par les propriétaires des habitations qui les construisent souvent eux-mêmes.

Ainsi, l’échelle à laquelle les habitants portent le plus d’attention est bien l’échelle de l’habitation, puisque la mobilité fonctionnelle par exemple n’est réellement effective qu’à cette échelle là : les habitants de Vauban travaillent par exemple tous à l’extérieur du quartier (parfois très loin de Fribourg). Les activités commerciales et les transports de portée locales sont en revanche regroupées autour de l’allée centrale.

Malgré son ouverture, le lien du quartier avec le reste de la ville est problématique, tant au niveau de la mixité fonctionnelle que sociale. En effet, d’une part, le quartier Vauban dépend fortement du reste de la ville en terme d’activités, alors que les habitants cherchent à avoir le moins de liens possibles avec la ville en terme de gouvernance politique. Le quartier est composé en majorité de professions libérales, de cadres supérieurs, de professions intellectuelles supérieures. Toutefois, ce profil socio-économique correspond au reste de la ville, majoritairement composée de cadres supérieurs et de professions libérales. Il y est cependant un peu plus marqué.

L’homogénéité sociale pose d’autant plus problème au quartier Vauban qu’elle est parfois présentée comme l’une des conditions de fonctionnement du quartier. En effet, il est bien plus facile de prendre certaines décisions, de mettre en place certaines institutions, de faire certains choix, lorsque les « habitus », entendus comme « système de dispositions durables et transposables, structures structurées disposées à fonctionner comme structures structurantes, c’est-à-dire en tant que principe générateurs et organisateurs de pratiques et de représentations qui peuvent être objectivement adaptées à leur but sans supposer la visée consciente de fins et la maîtrise expresse des opérations nécessaires pour les atteindre » (Bourdieu, 1980, p. 88-89), sont concordants.

À l’échelle locale, la vie en communauté telle qu’elle existe dans l’éco-quartier Vauban est très marquée socialement : la mixité socio-raciale est donc un échec pour le quartier, reconnu d’ailleurs par les habitants.

Cela pose la question de la mixité à un niveau plus général de la ville : l’éco-quartier peut alors être un outil intéressant de réflexion sur l’organisation urbaine. La mixité sociale, qui a constitué le fer de lance des politiques publiques pendant de nombreuses années ne va pas de soi. Surtout, il ne suffit pas d’installer des gens d’origine sociale diverse côte à côte, pour obtenir une véritable mixité sociale.

Enfin l’étude attentive de l’éco-quartier Vauban nous permet également de nous interroger sur la privatisation de l’espace public. Car si le quartier semble très ouvert, les barrières symboliques qui empêchent d’entrer dans ce quartier sont nombreuses. Comment dès lors, défendre des projets portés par des groupes privés de personnes qui influent sur l’urbanisme de la ville, qui obtiennent des financements de la municipalité, pour maintenir une zone d’entre-soi ?

Résumé: voici le compte-rendus terrain des éleves de l'école normale supérieur situé a Paris. Ils ont pu déduire suite a leurs voyage à Vauban, que l'écoquartier avait de grosse limite au niveau sociale. Celui ci étant mal placé, les habitants travaillent tous en dehors du quartier. Les habitants sont en majorité de professions libérales, de cadres supérieurs, de professions intellectuelles supérieures. Il n'y a pas de mixité dans les classes sociales.

Auteurs: éléves école normales supérieurs

Source: http://www.geographie.ens.fr/Limites-et-contradictions-de-l-eco.html

20 janvier 2014

Les exigences du Développement Durable

 Voir document imprimé

Résumé: Dans ce document est présenté l'aspect du déceloppement durable, qui dépnd des apects économiques, sociaux, éducatifs, participatifs et environnementaux. Le document presentre certains exemples qui doivent être conduit dans tout projet urbain comme les mesures d'accompagnement économique, afin d'adapter l'offre immobilere.

source: p 154 l'urbanisme durable 711.4CHA

  Catherine Charlot-Valdieu - Économiste, a été en charge du développement urbain durable au CSTB ; elle y a notamment coordonné le projet européen HQE2R sur la transformation durable des quartiers. Elle est aujourd'hui responsable de l'association Suden pour la promotion du développement urbain durable.

Philippe Outrequin - Docteur en économie de l'Université Paris l, a travaillé au Ceren et au CNRS. Expert des questions d'énergie et du développement urbain durable, il a créé la société de conseil La Calade en 1998

20 janvier 2014

Subvention FEDER pour l’Ecoquartier du Pont Flaubert (agglomération rouennaise)

Le projet d' Ecoquartier Flaubert se situe au cœur de l'agglomération rouennaise, sur la rive gauche de la Seine, au pied du Pont Flaubert, dans un secteur à forts enjeux de développement économique. Ce lieu est stratégique en terme de développement des activités économiques car au sein du projet Seine Cité, proche du futur pôle de la gare Saint-Sever, à coté du centre-ville, au contact du port, et jouxtant le tissus pavillonnaire de Petit-Quevilly.

Piloté depuis l'origine par la CREA,  (Communauté d'agglomération Rouen Elbeuf Austreberthe) selon une démarche d'urbanisme de projet, la création du nouveau quartier joue la carte d'un paysage audacieux en proposant de percer un canal du fleuve en direction du Sud : ce canal prolongé d'un tapis vert a pour fonction de recréer un lien fort entre le tissus urbain et la Seine, en particulier de rapprocher la commune de Petit-Quevilly de la Seine, tout en créant un axe structurant pour le nouveau quartier. Ce canal perpendiculaire à la Seine vers le Sud contribuera à la gestion écologique des eaux pluviales, servira d'amortisseur aux débordements du fleuve et structurera le nouveau quartier selon un axe Nord-Sud.

Dans le prolongement de l'axe du canal, une sorte de coulée verte sera constituée par une série de bassins d'orage. Leur fonction majeure est de recueillir les eaux de pluie, de les contenir et les conduire à la Seine.

D’une manière générale, le projet affiche la volonté de mettre en œuvre une démarche durable aboutie sur ce site. L'accent est mis sur le respect de l'environnement, la réduction de la place de l'automobile, la préservation de la biodiversité, la construction de bâtiments les plus économes en énergie. Le quartier urbain et durable intègrera des pistes cyclables et des transports en commun

Afin de mettre en place les conditions opérationnelles et réglementaires de réalisation du projet, un marché de maîtrise d'œuvre urbaine de longue durée comprenant 2 catégories de missions: mission d'assistance à maîtrise d'ouvrage et mission de conception urbaine a été confié en 2009 à un groupement de concepteurs. Ce sont ces missions qui font l'objet de la demande de subvention.

Le coût total du projet s’élève à  2 032 192,54 €, montant qui sera pris en charge en partie par une subvention du FEDER de 370 000 € ainsi que d’une participation de la Région Haute Normandie à hauteur de  670 181,02 € et du Conseil Général de Seine Maritime à hauteur de 83 772,63 €.

Résumé, Nous avons ici l'exemple du cout d'un écoquartier et des différents acteurs qui finance un tel projet.

FEDER: Fonds européen de développement économique et régional

Source: région haute normandie http://www.hautenormandie.fr/LES-ACTIONS/Europe-Solidarite-internationale/Financer-des-projets-grace-a-l-Europe/FEDER-Programme-regional/Subvention-FEDER-pour-l-Ecoquartier-du-Pont-Flaubert-agglomeration-rouennaise

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13 janvier 2014

Les éco-quartiers sont ils le futur de la ville ?

Il y a 20 ans, on parlait de révolution. Aujourd'hui, les éco-quartiers se multiplient et semblent à bien des égards représenter une solution d'avenir pour inventer la ville durable. Mais ils font débat. Sauront-ils s'imposer hors d'Europe ?

 

C’est dans les villes que sont consommés 75% de l’énergie mondiale. Elles sont encore très dépendantes des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel). Ces cinquante dernières années, les villes européennes se sont étendues en moyennes de 78% alors que les populations ne grossissaient que de 33%. L’étalement urbain entraîne un allongement des distances et donc une augmentation du trafic automobile. La question se pose aujourd’hui dans les mêmes termes, mais d’une façon accélérée, dans les métropoles des pays émergents. L’idée de faire de la ville le lieu par excellence du développement durable a donc du sens. C’est dans ce contexte que sont lancés aujourd’hui des éco-quartiers, projets urbains visant à la fois des économies d’énergie et de matériaux, une meilleure gestion de l’eau, une mobilité diversifiée douce et une meilleure qualité de vie.

Si, vingt ans après le Sommet de la Terre, les clignotants sont encore plus rouges qu’alors, certains experts mettent en cause un urbanisme qui ne serait jamais sorti de l’utopie fonctionnaliste issue de la Charte d’Athènes de 1933, séparant les fonctions de la ville (habiter, circuler, travailler, consommer). Aujourd’hui, cette séparation spatiale des fonctions urbaines crée étalement et éclatement. L’aspiration du plus grand nombre à l’habitat individuel, le desserrement des ménages, la désertification des centres au profit de la périphérie, les entrées de ville misérables, voilà quelques symptômes connus de la désorganisation urbaine. Et encore, tout est relatif ! En Europe, où les villes sont relativement denses, l’étalement urbain est limité. Mais que dire des États-Unis, dont la faible densité de population (34 habitants par km2) provoque, en matière d’urbanisme, une dévoration irréfléchie de l’espace ? Rappelons aussi que les Américains consomment en moyenne 12000 kWh par an et par personne, contre 6000 en Europe occidentale et 1000 en Inde ou en Chine.

Enfin et surtout, de quelles marges de manœuvre dispose-t-on ? Étant donné la complexité des facteurs démographiques et sociaux, peut-on arrêter de construire ? « Ce serait sans doute logique, convient Nicolas Foucrier, chef de projet chez Paris Habitat, mais ce serait omettre que l’architecture est un art de commande, qui n’est que le reflet de la société et du système économique dans lesquels il s’inscrit. Or la décroissance n’est pas à l’ordre du jour et en attendant, on a l’architecture qu’on mérite ».

Une nouvelle utopie urbaine
En attendant cette hypothétique rupture de notre mode de développement, l’Europe réfléchit aux éco-quartiers qui, sur le papier, relèvent tous les défis de la ville du futur… en même temps ! Car la réduction de la demande énergétique passerait aussi par un urbanisme pensé à l’échelle des quartiers : « À partir d’une certaine densité, le quartier permet en effet de développer des synergies entre l’habitat, les emplois, les commerces de proximités, les offres de loisir, ce qui peut contribuer, dans une certaine mesure, à la demande de déplacements. » (Revue Vues sur la Ville, Lausanne ; PDF) Par ailleurs, l’éco-quartier serait une réponse salutaire au paradoxe entre l’exigence de densité et la demande d’habitat individuel, dévoreur d’espace et d’énergie. Un habitat individuel dense, le rêve !

Ainsi, depuis plus de quinze ans, on cite inlassablement ces lieux exemplaires nés en Europe du Nord : Vauban à Fribourg, Konsberg à Hanovre, Västra Hamnen à Malmö, Hammerby Sjöstad à Stockholm, et surtout, le pionnier des pionniers : BedZed en Grande-Bretagne. Créé en 2002, il est le premier îlot résidentiel à avoir développé à grande échelle le principe d’un apport neutre en carbone. Sur 6 ha, 85 logements, 2500 m2 de bureaux et une crèche, le lieu tente d’allier architecture écologique, transports doux et développement économique local. De grandes baies vitrées valorisent la lumière naturelle, des panneaux solaires thermiques chauffent les espaces de vie, l’eau de pluie est récupérée, les compteurs signalent par les lumières clignotantes l’énergie consommée aux usagers, et des jardins fleurissent sur les toits des immeubles. Et ce n’est pas tout : pour éviter la ghettoïsation, BedZed a réparti ses logements en accession, en copropriété et en logements sociaux. Incarnation du « rêve durable », BedZed a effectivement été le premier à montrer que les bases de conception de la ville étaient réversibles.


BedZed

Difficile de définir l’éco-quartier autrement que sous la forme du « portrait-robot ». Chaque projet apporte en effet des réponses locales à des questions globales. Si la question du chauffage domestique est au cœur de la ville de demain, elle ne se pose pas dans les mêmes termes à Nice ou à Copenhague.

Ne le perdons pas de vue, l’objectif est entre autres de lutter contre l’étalement urbain. Ainsi l’éco-quartier s’implante idéalement sur un site déjà urbanisé, une friche industrielle par exemple. Sa mission est d’appliquer en son sein les grandes dimensions du développement durable : les volets écologique, socio-économique et participatif.

L’énergie, question centrale
Par « éco », l’opinion entend surtout « écologique ». Un quartier qui réduit efficacement sa facture énergétique commence par construire des bâtiments à basse consommation (matériaux, orientation, isolation, ventilation). Ensuite, il utilise les énergies renouvelables – solaire, éolien, biomasse, géothermie – pour subvenir aux (plus faibles possibles) besoins en énergie. Le quartier doit rassembler des « bâtiments à énergie positive », c’est-à-dire qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Les aménageurs travaillent aussi sur la gestion de l’eau, notamment en réimperméabilisant les sols pour alimenter les nappes phréatiques : Evergreen a par exemple développé des plaques de parkings en gazon qui permettent l’infiltration des sols. Au niveau mondial, les transports sont à l’origine d’environ 15% des émissions de gaz à effet de serre. L’éco-quartier pense ses flux, en développant les véhicules propres, les transports en commun avec une desserte de qualité, les transports doux comme la marche, le vélo ou le covoiturage. Mais cela passe aussi par une mixité fonctionnelle entre entreprises et logements, qui permet aux habitants de travailler à côté de chez eux et de réduire leur dépendance à l’automobile, coûteuse à tout point de vue. Écologique aussi, la gestion des déchets. On cite souvent l’exemple de Hammarby Sjöstad, à Stockholm, qui est équipé d’un réseau de collecte souterraine. Les déchets de chaque foyer sont aspirés à 70 km/h jusqu’à des points de collecte sélectifs.


Le système de collecte de Hammarby Sjöstad (Envac Waste System)

Mais un éco-quartier n’est pas un alignement de bâtiments aux intitulés ultratechniques ! Derrière le mot « éco », il y a aussi l’enjeu économique, auquel tiennent particulièrement les expériences françaises. L’idée est d’en finir avec le zonage, soit les schémas urbains de ces quarante dernières années ayant conduit dans de nombreux cas aux phénomènes de ghettoïsation. L’éco-quartier veut une mixité sociale et générationnelle. Il souhaite créer des emplois, impulser des nouvelles dynamiques commerciales. Malmö, de l’avis général, est un échec cuisant en la matière et les autres projets s’efforcent depuis, à défaut de pouvoir la décréter, de faciliter la mixité sociale. La Zac de Bonne à Grenoble, sortie vainqueur du concours national « Projets Ecoquartier 2009 », mêle 900 logements familiaux, 40% d’habitat social, 200 logements étudiants, un établissement pour personnes âgées, 5000 m2 de bureaux, des commerces, un cinéma, des restaurants et une école. De quoi rêver quelques instants… Le plafonnement des prix à la vente, comme c’est le cas à l’éco-quartier des Docks de Saint-Ouen, est également une méthode efficace. Ratios de logements à loyers modérés, diversification des statuts d’occupation, fiscalité favorable à l’installation de groupes sociaux défavorisés… Tels sont les grands instruments du frein à la gentrification.

Enfin, parce que la culture de participation semble être devenue une donnée incontournable du développement durable, et que l’éco-quartier pose en soi des défis de maintenance, les projets portent systématiquement l’intention d’une gouvernance fondée sur l’intégration de la population locale dans le processus décisionnel. À Malmö par exemple, un comité d’habitants (incluant des enfants) fut associé bien en amont à la réflexion, et fut à l’origine d’une création d’emplois de long terme dédiés à la gestion des eaux pluviales et des déchets.

De nouveaux ghettos ?
Difficile de ne pas être séduit. Pourtant, et malgré les qualités indéniables de chacune, chaque dimension de l’éco-quartier fait émerger de sérieuses limites, à commencer par le volet le plus mis en avant, le volet écologique. Quand il parle d’éco-quartiers, l’urbaniste Thierry Paquot commence par invoquer la définition originelle du mot « écologie », telle que l’énonce Ernst Haekel en 1866 : « Est écologique ce qui traite les relations, car elles seules sont capables d’entretenir la biodiversité. Si l’éco-quartier permet des synergies en son sein, il n’entre pas en interférence avec l’extérieur et en cela, ses objectifs sont vains dès le départ ». Exemple aussi éloquent qu’extrême : Masdar, un projet de ville écologique modèle lancé par le gouvernement d’Abu Dabi en plein désert.


Masdar

En alliant architecture traditionnelle et technologies, la ville se veut être LE laboratoire de pointe en matière de ville du futur. En théorie plus ambitieuse qu’un éco-quartier, Masdar repose pourtant sur une grossière aberration, note Thierry Paquot : « Ce prototype de ville, en attendant de s’ouvrir à la commercialisation, fonctionne via un partenariat entre des financements locaux et le MIT. Arrêtons-nous un instant sur le coût énergétique des allers-et-retours en avion ! » De plus, et alors même que le laboratoire attire les plus grands spécialistes de la ville durable, la performance technologique ne saurait se substituer au bons sens. C’est ce que clame depuis des années Françoise-Hélène Jourda, pionnière de l’éco-construction, qui regrette que « l’objet architectural ne soit trop souvent qu’un objet ».

À la fois détaché d’un ensemble et perméable au cours normal (i.e. nocif pour la planète) du monde, l’éco-quartier est pour certains écologiquement vain. Et d’un point de vue économique, qu’en est-il ? Un éco-quartier cherche par exemple à faire vivre les commerces de proximité. Cette ambition louable se heurte pourtant aux paysages économiques locaux. Par exemple, en Allemagne, 40% des chiffres d’affaires sont réalisés dans les quartiers, 30% en centre-ville, et 30% en périphérie. Le terrain est donc favorable. En France en revanche, ce rapport est respectivement de 10%, 20% et 70% en périphérie à cause de la localisation des grands groupes de distribution. La preuve dans le lotissement écologique des Courtils, à Hédé-Bazouges. Le boulanger, l’apiculteur ou le marché ne semblent pas répondre aux besoins des habitants, qui continuent de faire leurs courses… à Rennes.

La dimension sociale des éco-quartiers est quant à elle beaucoup plus complexe que ne le laissent entendre les aménageurs. De fait, la localisation et l’attractivité résidentielles des nouveaux quartiers peuvent susciter une pression immobilière qui exclut une partie de la population moins favorisée. Hammarby ou Bo01, incontestablement, ont sélectionné les classes moyennes et aisées. Depuis, ces « quartiers pour bobos » ne cessent d’être qualifiés de contre-exemples. Pour Antonio Da Cunha, directeur de l’Institut de géographie et de l’Observatoire de la ville et du développement urbain à Lausanne, cette critique est réductrice. La mixité sociale ne se calque pas sur la mixité résidentielle : « Les études sociologiques classiques montrent que ni l’homogénéité ni l’hétérogénéité sociale ne garantissent que les individus font « société ». Ainsi, même quand elle est programmée, la mixité sociale n’est ni aboutie, ni utile. D’ailleurs, un troisième écho se fait souvent entendre. Au département « Géographie » de l’ENS, Marion Salin a recueilli les témoignages des habitants de l’éco-quartier Vauban de la ville de Fribourg : « L’homogénéité sociale pose d’autant plus problème qu’elle est parfois présentée comme l’une des conditions de fonctionnement du quartier. En effet, il est bien plus facile de prendre certaines décisions, de faire certains choix, lorsque les façons de vivre et de voir le monde (ce que les sociologues nomment l’ « habitus ») sont concordants. »

Comme toute innovation, l’éco-quartier subvertit aussi les usages… À moins que dans notre cas, ce ne soient les usages qui mettent en péril l’éco-quartier. Titulaire d’un doctorat sur les éco-quartiers français à l’INSA de Lyon, Vincent Renauld rappelle souvent comment les projections environnementales des concepteurs de la ZAC de Bonne à Grenoble se sont heurtées aux usages des habitants. Le sol des appartements, par exemple, exigeait un entretien sans eau ni détergent. « Il y avait là une rupture immense avec l’idée du propre héritée des Trente Glorieuses, fondée sur l’imaginaire Ajax de la tornade blanche ! » Ne pouvant réduire le ménage à un coup de balais, les habitants ont continué de faire selon l’usage, à grand renfort d’eau et de nettoyant ménager. Et le sol, qui devait durer 30 ans, va devoir être remplacé. Pour Vincent Renauld, les éco-quartiers reproduisent, au nom de la durabilité, ce que les grands ensembles des années 50/70 imaginaient au nom de la modernité : « C’est la norme technique qui façonne la norme sociale, on apprend à l’habitant à habiter. » Cette analyse pousse le chercheur à remettre totalement en question la démarche participative inhérente aux projets d’éco-quartiers : « On est dans un processus ascensionnel, pédagogique, informatif, mais certainement pas participatif. Les habitants ne sont pas consultés, ils sont formés, de manière à combler ce hiatus entre nouveauté technique et usage. »

Quels arbitrages ?
En plus de ces failles, les éco-quartiers masquent mal, pour les uns, les opportunités purement politiques des élus. Se racheter une virginité, capter les voix écolo… ll y a aussi de « mauvaises » raisons de lancer un projet d’éco-quartier. Loin de dénoncer des intentions systématiquement ambiguës, disons en revanche que le projet d’attirer les classes moyennes motive de nombreuses municipalités. Et quand les convictions environnementales sont réelles ? À quoi bon, disent les autres, si les majors du BTP continuent de construire du neuf ? Si l’on continue de construire en dépit de la crise écologique, c’est aussi parce que les freins aux alternatives sont solides : les architectes sont surtout formés à construire du neuf et le neuf semble plus maîtrisable que la réhabilitation en basse énergie, où les normes et les garanties font encore défaut. Pourtant, en terme écologique, et parce que la construction neuve ne représente pas grand-chose dans le parc immobilier, l’urgent serait sans doute de réhabiliter ce qui existe.

À court terme, la réhabilitation est certes plus chère, parce que plus exigeante en savoir-faire. Mais sur le long terme, son intérêt économique est réel : « Une rénovation en basse énergie nécessite 70% de temps de travail et 30% de matériel acheté, alors que pour le même travail la répartition pour une rénovation classique est de 50/50, et donc moins créatrice d’emplois. » (Comité 21, Les quartiers durables, PDF http://www.comite21.org/docs/territoires-durables/ville-durable/les-quartiers-durables.pdf)

Pour Nicolas Foucrier, qui a mené une réflexion au sujet des immeubles sociaux nouvelle génération avec le Pavillon de l’Arsenal, le terme d’éco-quartier relève presque du pléonasme : « La démarche écologique dans la construction neuve, c’est le cas courant, en fait. Il n’y a qu’à regarder la réglementation technique, encore récemment actualisée, qui nous oblige à la performance environnementale. En fait, on fait passer pour des motivations idéologiques ce qui relève de l’obligation réglementaire (plans locaux d’urbanisme, des textes de loi nationaux, lesquels sont à 75% une retranscription du droit européen). »

Mais alors, si pour les détracteurs, les éco-quartiers sont vains d’un point de vue écologique, incertains d’un point de vue économique, contreproductifs d’un point de vue de l’usage, ou même trompeurs tout court… pourquoi continue-t-on d’en planifier ?

Parce qu’ils proposent, même sous une forme d’échantillon, une alternative tangible à notre ville productiviste. Ils sont un laboratoire. Ils amorcent une conscientisation. Ils cherchent l’exemplarité. Ils lancent une nouvelle approche du péri-urbain, enjeu central de la ville durable. Mais surtout, parce qu’ils proposent d’améliorer la qualité de l’existence, et ce n’est pas rien. En s’associant, les concepts « éco » et « quartier » s’enrichissent respectivement. On l’a compris, ce néologisme permet de restaurer toute la complexité du mot « éco », totalement galvaudé par l’air du temps. De l’autre côté, le mot « quartier » est réhabilité dans ce qu’il a de plus profond : vivre ensemble, solidarité, proximité, fierté, identité, intensité, densité…

L’éco-quartier clame haut et fort les vertus du quartier, cet espace de vie qui, sans avoir tout à fait disparu, pâtit toutefois de la mobilité et de l’individualisme. Enfin, « les éco-quartiers confirment les efforts de notre vieille Europe ringardisée à construire son avenir avec une certaine assiduité », poursuit Nicolas Foucrier. Ailleurs, là où la notion de durabilité ne s’est pas encore imposée, là où l’on s’étale (Etats-Unis), où l’on s’élève (Emirats, Asie), de grosses difficultés s’annoncent : de la consommation de ressources naturelles, à la gestion des populations vieillissantes isolées dans les banlieues éloignées en passant par les coûts d’entretien des réseaux tirés sur des centaines de kilomètres, ou la maintenance d’équipements démesurés, l’avenir de ces villes ne fait pas très envie… Modèle, levier, l’éco-quartier d’Europe n’a pas forcément la bonne échelle et il n’est pas une solution généralisable. Peut-être faut-il, avec Antonio Da Cunha, conclure qu’il sonne « comme un niveau pertinent pour expérimenter collectivement la mystérieuse alchimie du passage de l’intention à l’acte. » Et ce n’est déjà pas mal.

 

Auteur: ParisTech Review / Rédaction

Source: http://www.paristechreview.com/2013/04/04/eco-quartiers/

Résumé: La rédaction nous explique les différents caractéristiques d'un écoquartier type.

13 janvier 2014

L’écoquartier ne doit pas être une enclave écologique pour bobos

Vous avez recensé, en parcourant "Le Moniteur", plus de 100 projets d'écoquartiers français. Quel regard critique auriez-vous sur ces projets d'aménagement visant l'appellation d'écoquartier ?

Catherine Charlot-Valdieu:
Ce n'est pas trois maisons passives et deux pistes cyclables qui font un écoquartier. Aborder un ou deux thèmes ne peut pas suffire à prétendre conduire ou mettre en œuvre une démarche de développement urbain durable.
Il ne s'agit pas d'accumuler plusieurs actions sur des thématiques environnementales, ce qui correspond à l'approche classique des services municipaux comme des bailleurs sociaux, mais d'avoir une approche systémique. Les bonnes pratiques, que certaines associations encouragent avec des trophées, permettent à des villes de se donner une image vertueuse de développement durable alors qu'elles conservent de mauvaises pratiques et ne sont pas durables dans certains aspects fondamentaux de la qualité de vie.

Philippe Outrequin:
Une autre tendance qui ressort, c'est que les élus français qui lancent un projet d'écoquartier le conçoivent trop souvent comme un îlot écologique au sein de leur ville. Dans son élaboration, ils ne prennent pas en compte son rapport avec le reste de la ville. Ils considèrent que des voiries ou liaisons douces suffisent à son intégration. C'est pourquoi un écoquartier doit être le fruit d'une politique d'aménagement de la ville qui établit en amont les stratégies de développement économique et équilibre la mixité sociale.

Aussi, le développement durable étant à la mode, les élus font de leurs écoquartiers des vitrines de leurs actions politiques responsables. Or, un éco-quartier doit être reproductible. Il faut le concevoir avec l'idée d'acquérir un savoir-faire que l'on pourra étendre au reste de la ville, afin qu'à terme l'écoquartier devienne un quartier ordinaire. Ainsi, il faut que les projets concernent aussi des projets de rénovation urbaine et pas seulement des constructions neuves.

Du côté de la maîtrise d'œuvre, quels sont les freins au développement d'éco-quartiers exigeants ?

Philippe Outrequin:
Les freins sont avant tout culturels.
Un écoquartier, ce n'est pas un œuvre d'art. Aujourd'hui, les architectes et les urbanistes se soucient trop du beau et du sensible, au détriment de l'ingénierie. L'urbanisme durable nécessite de passer d'avantage des « sciences molles » vers les sciences dures. En Espagne, par exemple, les architectes sont aussi ingénieurs.

Catherine Charlot-Valdieu:
On fait d'abord le plan masse, sans se soucier des vents ou de la topographie sur le site, et une fois seulement à l'échelle du bâtiment, on se met à réfléchir à la façon dont on pourrait rendre le projet durable.
Le monde de la construction est aussi trop frileux vis à vis de l'évaluation. Pour que la France rattrape son retard, il faudra pourtant qu'elle s'habitue à observer ce qui a fonctionné ou pas.

En lisant votre ouvrage « L'urbanisme durable », l'impression qui se dégage est que la participation semble la clef de la réussite des écoquartiers étrangers les plus aboutis. Comment la France pourrait s'en inspirer ?

Catherine Charlot-Valdieu:
En Grande-Bretagne, dans la stratégie de renouvellement urbain, l'élément fondamental de la réussite d'un projet est l'implication des habitants. Au niveau national, un forum d'habitants et vingt-quatre personnes ayant répondu à une annonce nationale se réunissent cinq à six fois par an avec les responsables des politiques nationales pour faire part de leur vision et de leur expérience d'habitant. A l'échelle du quartier, des représentants sont élus pour siéger aux côtés des représentants des services publics au sein de partenariats stratégiques locaux.
L'ANRU, inspirée de la stratégie britannique de renouvellement des quartiers, pourrait développer cette approche participative.

Philippe Outrequin:
Mais plus encore que le mot participation, c'est le mot partenariat qu'il faut mettre au cœur des projets d'écoquartiers. Il faut arrêter de travailler chacun son tour et dans son coin.
Dans les années 90, l'aménagement du quartier Kronsberg à Hanovre, a d'emblée mis autour de la même table, le promoteur et l'entreprise de gaz.
Le Grenelle, avec l'importance qu'il donne au contrat de partenariat devrait permettre de pousser dans ce sens. Et aussi au passage, cela nous ferait passer d'une culture de moyens à une culture de résultats.

 

Auteurs: Le MONITEUR

            Catherine Charlot-Valdieu - Économiste, a été en charge du développement urbain durable au CSTB ; elle y a notamment coordonné le projet européen HQE2R sur la transformation durable des quartiers. Elle est aujourd'hui responsable de l'association Suden pour la promotion du développement urbain durable.

            Philippe Outrequin - Docteur en économie de l'Université Paris l, a travaillé au Ceren et au CNRS. Expert des questions d'énergie et du développement urbain durable, il a créé la société de conseil La Calade en 1998

Source: http://www.lemoniteur.fr/191-territoire/article/interview/603641-l-ecoquartier-ne-doit-pas-etre-une-enclave-ecologique-pour-bobos

Résumé: Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin tentent de définir ce que doit être un écoquartier et nous laissent entrevoir les changements culturels indispensables à leur développement.

 

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